"Dans Jésus nous trouvons tout"

CONGRÉGATION DES SACRÉS CŒURS
de JÉSUS et de MARIE
Gouvernements généraux des Frères et Soeurs, Rome

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Le Bon Père

Marie Joseph Coudrin: une vie dévouée au service de l'Evangile

Pierre Coudrin est né le 1er Mars  1768 à Coussay-les-Bois, un petit village de France, proche de la ville de Poitiers.

Ses parents sont des paysans. Avec eux, il reçoit  une première éducation chrétienne qui sera complétée par un oncle prête qui déssert un village voisin. En effet, Il l’a préparé pour la première communion et Pierre passait le temps des vacances chez lui, lors de ses premières années d’étude.

De 1781 à l’été  1758 il fait ses études secondaires à Chatelleraut.  À 17 ans il entre à l’Université de la ville de Poitiers qui, à l’époque, comptait plus de  30.000 habitants.

En 1787, une fois achevé ses études de philosophie, il commence les études de théologie. Mais comme ses parents traversaient alors une situation économique difficile, il cherche un travail, tout en poursuivant  les études.  Ainsi en 1788 il fait office de précepteur des enfants de l’avocat F. Chocquin. Aussitôt Il gagne sa confiance au point où, en son absence, il gère la maison et l’administration des terres.  

En 1789, année du début de la Révolution française, il entre au grand séminaire. Cette première année est d’autant plus marquuante que bientôt va se déclencher pour l'Eglise une période troublée. 

En 1790 il est ordonné sous-diacre et prêche pour la première fois dans son village, à Coussay-les-Bois. En décembre de cette même année, il est ordonné diacre.

Egalement c'est cette anée que l'Assemblée Constituante vote et approuve la « Constitution civile du clergé » qui obligeait, sous peine de l’exil, le clergé, à prêter le serment de loyauté à la constitution.  Il n’a suivi la formation du grand séminaire que pendant deux années car les pères lazaristes qui tenaient le séminaire durent le quitter à cause de leur refus du serment.

L’été 1790, Pierre se met en contact avec les vicaires que l’évêque légitime alors exilé, avait nommés pour cet office.  Le connaissant, Ils lui donnent un document l'autorisant se faire ordonner prêtre par n'importe quel Evêque, que soit en communion avec le Pape. Malgré la tempête qui agite l’Église, Pierre décide de demander l’ordination presbytérale.  

Sachant qu’il y a un évêque caché au séminaire des Irlandais à Paris, Pierre cherche par tous les moyens de s’y rendre. Il y a été effectivement ordonné, de façon sécrète, le 4 mars 1792, dans la bibliothèque du Séminaire des Irlandais.

Aussitôt après il rentre à Coussay. Sa première messe y est célébrée le 8 avril 1792, fête de Pâques. À la fin de l’office, suivant l’ordre du maire, Pierre doit annoncer la prochaine nomination du nouveau curé, qui a prêté le serment. Il fait l’annonce, tout en faisant un commentaire sur l’autorité civile. Conséquence: lui et le curé légitime doivent, ce jour même, quitter le lieu et passer à la clandestinité. Dorénavant et pour plusieurs années, le bon Père déploie une intense activité apostolique au cours de laquelle il montre une grande audace et une profonde confiance dans la Providence, deux traits distinctifs de sa personnalité.

La situation devient de plus en plus risquée, raison pour laquelle, Il se voit obligé de se cacher dans la ferme du château de La Motte d’Usseau- aux environs de Coussay. Là travaille un cousin et les propriétaires du château sont des personnes de confiance.

Le bon Père commence ainsi, au grenier de la ferme, un temps de retraite qui dure cinq mois. Pendant ce temps,  il fait une profonde expérience de Dieu dans la prière, il murit sa confiance dans l’Eglise, au fil de ses lectures sur l’histoire de l’Église et des bribes de nouvelles sur l'évolution des événements de la révolution qui lui parviennent par son cousin. Nous sommes en plein cœur de l’année 1792

Dans ce contexte, il a une vision où il prend conscience de la mission qui se présentera à lui dans l’avenir, á savoir: mettre en œuvre une nouvelle communauté de missionnaires, constituée d'hommes et de femmes. Il n’a alors que 24 ans.

Le 20 octobre il décide de quitter sa cachette. Ce jour là il lisait la vie de saint Caprais, évêque et martyr au temps des persécutions de l’empire romain, qui lui aussi décida de quitter sa cachette lorsqu’il vit une chrétienne confessant sa foi.  Le bon Père, au pied d’un chêne, offre à Dieu sa vie et se met résolument au service de l’œuvre de Dieu, disposé à faire face aux risques que cela entraine, y compris jusqu’à la mort.

Il se rend à Poitiers où il prend vite contact avec les prêtres réfractaires au serment et avec les autorités diocésaines légitimes. Il accompagne spirituellement près de mille personnes de Poitiers et confesse quasiment tous les prêtres du secteur.Rien ne le décourage ni ne l’arrête dans son activité pastorale.

 
 
 

Un jour du printemps 1793, le bon Père se trouve à l’hôpital des Incurables lorsque soudain une inspection des révolutionnaires y fait irruption. Il arrive de justesse à échapper au contrôle, en occupant le lit vide d’un vagabond, sans nom, surnommé « Marche-à-terre » dont le cadavre venait d’être enlevé. 

Au milieu de toutes ces activités, il n’oublie pas son destin de fondateur. En avril 1794, au moment où il se refugie chez l’une de ses dirigées, il prend contact avec un groupe qui s’y réunissait aussi.  C’était  l’Association du Sacré Cœur. Peu après, lui-même, avec d’autres prêtres, créera  l’Association des prêtres du Sacré Cœur.

En 1795, une jeune fille, Henriette Aymer, 27 ans, demande d’être admise à l’Association. Cette fille qui était l’âme  du milieu mondain de Poitiers vit un grand changement, au cours des années troubles de la Révolution. En fait, elle et sa mère avaient été mises en prison parce qu’elles avaient caché chez elles, un grand nombre de prêtres réfractaires. Après 11 mois de prison, Henriette ne sera plus la même. Elle y a vécu une conversion. Elle regarde la vie autrement. Désormais elle a besoin d’un guide. C’est alors que le bon Père croise le chemin d’Henriette. Il deviendra par la suite son confesseur.

Une fois admise dans l’association, elle y devient vite une figure de proue à cause de la richesse de sa personnalité et de sa profonde vie intérieure. Un groupe de femmes, guidé par Henriette, se dégage de l’Association et devient le groupe des « Solitaires » qui s’acheminent vers une forme de vie religieuse. Elles portent un habit gris sous leurs vêtements séculiers. En même temps, le bon Père  s’adonnait à la formation de la branche masculine.

En octobre 1800, Henriette et quatre autres compagnes prononcent leurs premiers vœux. À Noel de cette même année, le bon Père et Henriette prononcent leurs vœux perpétuels. Cette date est bel et bien la naissance de la congrégation. Le bon Père est le supérieur de la nouvelle communauté. Il prend le nom de Marie Joseph.

Pendant toute la période Napoléonienne, la Congrégation vit dans un régime de stricte clandestinité. Ce n’est qu’en 1817 que le Saint Siège reconnaît officiellement  la congrégation. Cela va contribuer à son expansion et à sa croissance. 

La confiance de certains évêques (Mende, Cahors, Sées…) facilite l’implantation des communautés des frères et des sœurs. 

Leur apostolat se concentrait sur la formation, en écoles, d'oú naissaient nombre de vocations, et en séminaires pour la formation ecclésiastique. Bientôt l’élan de la communauté naissante se heurte aux difficultés provenant des autorités ecclésiastiques – par exemple à Paris- ou des autorités civiles. Cela a fait élargir le champ apostolique aux missions populaires- en France- et à prendre en charge des territoires de missions dans les îles lointaines d’Océanie (Hawai, Gambier…)

Le bon Père et la bonne Mère s’acheminent vers la fin de leur vie remplie d’une intense activité. La bonne Mère décède le 23 novembre 1834. Le bon Père meurt  le 27 mars 1837, lundi de Pâques, à Paris. Ses dernières paroles, empreintes de son souci missionnaire jusqu’à la fin,  ont été «  Valparaiso, Gambier…. »

 


 

Le Bon Père en quelques dates

1er mars 1768 naît à Coussay-les Bois, un petit village, proche de la ville de Poitiers.

En 1790, il est ordonné sous-diacre et diacre. Cette année l’Assemblée Constituante approuve la Constitution Civile du Clergé. Celui-ci doit y prêter serment ou risquer l’exil.

Le 4 mars 1792, il est ordonné prêtre, en secret, à la bibliothèque des  Irlandais de Paris.

Entre avril et octobre 1792, il se cache dans le grenier de la ferme de la Motte d’Usseau où il a eu une vision qui le conduit plus tard à fonder la congrégation.

"Monté dans mon grenier, après avoir dit la messe, je me mis à genoux auprès du corporal où je croyais toujours avoir le Saint Sacrement. Je vis alors ce que nous sommes à présent. Il me sembla que nous étions plusieurs réunis ensemble ; que nous formions une troupe de Missionnaires qui devaient répandre l'Evangile partout. Comme je pensais donc à cette Société de Missionnaires, il me vint aussi l'idée d'une société de femmes, mais non pas d'une Communauté telle qu'elle existe, puisque je n'avais jamais vu de religieuses. Je me disais : nous n'aurons ni argent ni revenus ; nous serons mangés de poux, et autant que je puisse me rappeler, car je ne l’assurerais pas, par crainte de mentir, je me disais encore : il y aura une société de femmes pieuses qui auront soin de nos affaires pendant que nous irons en Mission. Ce désir de fonder une Société qui portât partout la foi ne m'a jamais quitté."

Le 20 octobre 1792, il sort du grenier et devient l’apôtre clandestin au milieu du régime de La Terreur, dans la ville de Poitiers et ses environs.

"Quand je sortis enfin de chez Maumain, raconte-t-il, je me prosternai au pied d'un chêne qui n'était pas loin de la maison et je m'y dévouai à la mort. Car je m'étais fait prêtre dans l'intention de souffrir tout, de me sacrifier pour le bon Dieu et de mourir s'il le fallait pour son service. Cependant j'avais toujours un certain pressentiment que je me sauverai."

En novembre 1794, il fait connaissance d’Henriette Aymer.

La nuit du 24 décembre 1800, il prononce ses vœux perpétuels. Naissance de la congrégation.

Le 27 mars 1837, le bon Père meurt à la maison de Picpus, à Paris. Ses dernières paroles, avec une forte charge missionnaire sont « Valparaíso, Gambier… »

 

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