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Une Église qui écoute, accueille et accompagne les migrants (Salamanca, Espagne)

Notre sœur Mercedes Bayo, déléguée épiscopale pour une Église de charité et samaritaine, à Salamanque, a récemment participé à la XLIVe Journée nationale de pastorale avec les migrants, organisée par la Sous-commission pour les migrations et la mobilité humaine. Une rencontre au cours de laquelle les délégués et les agents pastoraux de 45 diocèses ont réfléchi et partagé leurs expériences et leurs propositions sur l'accueil, l'accompagnement et l'inclusion des migrants.

Lors de la XLIVe Journée nationale des délégués et des agents pastoraux auprès des migrants. Plus de 100 personnes de 45 diocèses espagnols se sont réunies. Le slogan qui nous a accompagnés, Migrants : signe d'espoir, a été pour moi l'occasion de poursuivre ce qui s'est passé dans le diocèse de Salamanque lors d'une Semaine de l'Espoir pleine de profondeur, d'ouverture et de défis. Je suis reconnaissante d'avoir pu profiter d'un espace riche en convivialité, en réflexion, en prière et en échange d'expériences dans le domaine de la pastorale avec les migrants.

Nous avons pu consacrer du temps et de l'espace de qualité pour réfléchir au sens et à la place centrale de l'accueil et de l'hospitalité dans notre tradition chrétienne. Il est important que le professeur José Manuel Aparicio Malo nous ait rappelé que s'ouvrir ou se fermer à l'hospitalité, c'est s'ouvrir ou se fermer à la bénédiction, à la volonté de Dieu ! Il nous a rappelé, à l'aide de textes de l'Ancien et du Nouveau Testament et des Pères de l'Église, que l'hospitalité est liée à l'image et à la ressemblance de Dieu ; c'est un critère pour choisir les anciens et les évêques, c'est-à-dire les dirigeants, pour vérifier notre foi et, quelle grande responsabilité nous avons !, car elle est liée à notre engagement baptismal et c'est un critère d'évangélisation. C'est une bonne chose qu'il nous ait posé la question : « Combien d'amis migrants avez-vous ?

Au cours de la journée, on nous a proposé de nous familiariser avec le cadre juridique que notre société est en train de construire pour établir les critères d'accueil des personnes qui frappent à notre porte. Plusieurs intervenants nous ont aidés dans cette réflexion : M. Francisco García Calabrés a présenté le nouveau règlement sur les étrangers, qui entrera en vigueur en mai, en soulignant que bien que, par certains aspects, il soit amélioré par rapport à l'ancien, en accélérant les processus de régularisation, il constitue un pas en arrière dans d'autres domaines, comme par exemple le fait de ne pas prendre en compte la durée de séjour des personnes qui se voient refuser l'asile pour qu'elles puissent entamer leur processus de régularisation par le biais de l'enracinement.

Le Père Alberto Ares sj nous a présenté le Pacte européen sur les migrations et l'asile, un pacte qui n'a pas été élaboré en mettant l'accent sur l'accueil et la protection des migrants, mais sur le contrôle de nos frontières. Face à cela, l'Église peut et doit offrir ce qu'elle a de plus précieux dans la vie en communauté : partager les biens et la vie, proposer des alternatives face à l'insécurité et à la crise du sens collectif. Il nous a invités à prier avec le texte des pèlerins d'Emmaüs, pour que nos cœurs se réchauffent et que nous retrouvions l'espoir.

Le programme comprenait une table ronde sur les expériences de la Fédération des entités religieuses évangéliques d'Espagne (FEREDE), où les projets d'accueil, d'accompagnement et d'inclusion des migrants ont été partagés. Une porte ouverte au travail en réseau et à l'œcuménisme. C'est la recommandation que nous fait l'exhortation pastorale Communautés accueillantes et missionnaires : « participer au dialogue œcuménique, par des activités de formation et de connaissance d'autres communautés ecclésiales ».

Lors de la rencontre, il a été important pour moi de pouvoir écouter et connaître le travail et les expériences d'évangélisation dans d'autres diocèses. Le travail en groupes de tous les participants nous a permis d'évaluer trois des bonnes pratiques auxquelles nous invite l'exhortation pastorale Communautés accueillantes et missionnaires :

  • Expérience de travail en réseau pour grandir dans la coordination et la mission partagée
  • Rencontres de formation sur la réalité des migrations
  • Participation active des personnes migrantes

Et il ne pouvait en être autrement que d'écouter les représentants des deux diocèses canariens nous laisser le cœur ému par la situation de la réalité migratoire dans les îles, où le nombre de personnes d'origine étrangère représente 22 % de la population. Ils ont souligné qu'à l'heure actuelle, la communauté s'occupe d'environ 5 800 adolescents arrivés par la mer. Face à cette situation, les deux diocèses des Canaries appellent les autres diocèses de la péninsule à accueillir les jeunes sortis de tutelle par le biais du projet des Coureurs de l'hospitalité, afin d'offrir un accueil digne à ces jeunes qui, une fois sortis des centres de tutelle, se retrouvent dans une situation de totale détresse. C'est aussi un geste de solidarité pour alléger le poids qui pèse sur eux, car ils ne peuvent pas s'occuper d'eux par manque de ressources.

La preuve que ces couloirs portent leurs fruits est que, ces derniers mois, 15 jeunes ont déjà été accueillis à Jerez, 6 à Madrid et 2 à Saragosse. Il y a de l'espoir que d'autres diocèses adhèrent à ce projet en signe de solidarité avec les diocèses des Canaries. C'est l'un des engagements issus de ces journées. Le diocèse de Salamanque en fera-t-il partie ?

Les délégués, les déléguées et les agents pastoraux travaillant avec les migrants des 45 diocèses présents à cette journée, face à la montée croissante de la culture du rejet des migrants dans notre environnement, réaffirmons notre engagement à promouvoir la culture de la rencontre, qui, comme le dit le pape François, « est la seule capable de construire un monde plus juste et fraternel, un monde meilleur ».

09/04/2025